Les statistiques sur les collisions de la route et les collisions liées à l’affaiblissement des facultés chez les jeunes sont particulièrement troublantes.

  • impaired_studentsParmi tous les groupes d’âge, les jeunes affichent les taux les plus élevés (par habitant) de décès et de blessures sur la route, ainsi que le taux le plus élevé de décès par kilomètre parcouru parmi tous les conducteurs de moins de 75 ans. De tous les groupes d’âge, ce sont les personnes âgées de 19 ans qui sont le plus souvent tuées ou grièvement blessées dans les collisions routières.
  • Les collisions de la route sont la principale cause de décès chez les jeunes Canadiens âgés de 16 à 25 ans et et l’alcool et/ou les drogues sont en cause dans 55 % des cas.
  • En 2010, les jeunes de 16 à 25 ans ne représentaient que 13,6 % de la population canadienne, mais ils représentaient 33,4 % des décès de la route liés à l’alcool.

Les études révèlent les deux principales raisons pour lesquelles les jeunes conducteurs sont surreprésentés au chapitre des collisions routières : le manque d’expérience et le manque de maturité. Bien que les jeunes soient moins susceptibles de conduire avec les facultés affaiblies, le risque de collision parmi ceux qui le font est très élevé.

La conduite avec les facultés affaiblies par la drogue constitue également un problème grave. Les taux de consommation de cannabis des Canadiens âgés de 14 à 25 ans figurent parmi les plus élevés au monde. Après l’alcool, c’est la drogue la plus régulièrement consommée par les jeunes. La majorité des jeunes estiment que le cannabis est une drogue inoffensive, considérablement moins dangereuse que l’alcool. Ils croient que la conduite sous l’emprise du cannabis est sans risque, malgré les effets indésirables prouvés du cannabis qui portent atteinte à la capacité du conducteur de réagir aux imprévus (durée d’attention réduite, perception altérée du temps et des distances, ralentissement du temps de réaction).

Les jeunes et l’alcool au volant

L’alcool porte atteinte au jugement, à la coordination œil-main, à la concentration, à la capacité de voir et de penser clairement, et à la capacité de reconnaître des conditions routières dangereuses. Les conducteurs avec même une faible quantité d’alcool dans l’organisme sont plus susceptibles d’être impliqués dans une collision mortelle que les conducteurs sobres.

De manière générale, les jeunes conducteurs novices manquent autant d’expérience de conduite que de consommation d’alcool. Ils ont également tendance à prendre des risques et ils font preuve de moins de prudence que leurs homologues plus matures. Ainsi, même lorsqu’ils ne consomment pas, le risque relatif de collision des jeunes conducteurs est supérieur à celui des conducteurs plus âgés avec plus d’expérience. L’ajout d’alcool au mélange accroît considérablement le niveau de risque.

Caractéristiques du problème de la conduite avec facultés affaiblies chez les jeunes

Adolescents plus âgés : Parmi tous les jeunes conducteurs consommateurs d’alcool tués ou grièvement blessés, les jeunes âgés de 16 ans représentent la plus petite proportion. Les jeunes âgés de 19 ans représentent la plus grande proportion.

Hommes : 87 % des jeunes conducteurs consommateurs d’alcool mortellement blessés et 89 % des conducteurs grièvement blessés sont de sexe masculin.

Été : Les jeunes conducteurs consommateurs d’alcool sont plus susceptibles d’être tués ou blessés pendant l’été (32,4 % et 40,8 % respectivement). Ils sont moins susceptibles d’être tués ou blessés pendant l’hiver (8,11 % et 4,4 % respectivement).

Fin de semaine : Un pourcentage élevé des jeunes conducteurs consommateurs d’alcool meurent ou subissent de graves blessures pendant les fins de semaine.

Nuit : Une très grande majorité des jeunes conducteurs consommateurs d’alcool meurent ou sont grièvement blessés dans des collisions de nuit.

Automobiles : La majorité des jeunes conducteurs consommateurs d’alcool tués ou grièvement blessés conduisaient une automobile.

Collisions à un seul véhicule : Les jeunes conducteurs consommateurs d’alcool sont plus susceptibles d’être impliqués dans des collisions impliquant un seul véhicule.

Responsabilité : Dans près de deux tiers des collisions à plusieurs véhicules où l’alcool était un facteur, la responsabilité est imputée à l’adolescent mortellement blessé qui avait consommé de l’alcool, et non aux autres conducteurs.

Collisions : Les conducteurs avec un taux d’alcoolémie de 0,10 % sont 51 fois plus susceptibles d’être impliqués dans une collision mortelle que les conducteurs n’ayant pas consommé.

Conduite avec les facultés affaiblies par la drogue

Les relevés de population indiquent une hausse du nombre de Canadiens qui conduisent après avoir consommé de la drogue. Dans les faits, la conduite sous l’emprise du cannabis est maintenant chose plus commune chez certains jeunes conducteurs que l’alcool au volant. Selon les données d’enquête compilées par le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) en 2013, 4 pour cent des jeunes Ontariens titulaires de permis de la 10e à la 12e année auraient conduit après avoir bu et 12 pour cent auraient conduit après avoir fumé du cannabis.

Tout aussi inquiétant que ces statistiques est le fait que plusieurs jeunes – et certains parents – croient à tort que la conduite sous l’emprise du cannabis est moins dangereuse que la conduite en état d’ébriété. Quelques constatations de l’enquête réalisée par le Partenariat pour un Canada sans drogue :

  • Près d’un tiers (32 %) des adolescents sondés estiment que le cannabis au volant n’est pas aussi dangereux que l’alcool au volant.

  • Près de 25 % des parents d’adolescents estiment que la conduite sous l’emprise du cannabis n’est pas aussi dangereuse que l’alcool au volant.

Plusieurs jeunes croient que la conduite sous l’emprise du cannabis est sans risque. Pourtant les recherches à ce sujet démontrent que la consommation de cannabis peut provoquer des effets indésirables dans le contexte de la conduite dont, entre autres : durée d’attention réduite, perception altérée du temps et des distances, et ralentissement du temps de réaction nuisant à la capacité du conducteur de réagir aux imprévus. Selon une étude réalisée en 2012 par les chercheurs de l’Université de Dalhousie, les personnes qui consomment du cannabis trois heures avant de conduire sont presque deux fois plus susceptibles d’être impliquées dans une collision automobile.

Le mélange de cannabis avec même une très petite quantité d’alcool multiplie l’effet négatif sur les habiletés de conduite.

Plusieurs jeunes croient qu’ils ne seront jamais arrêtés ou accusés de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. Bien qu’il soit plus difficile d’identifier le cannabis au volant que l’alcool parce qu’il n’existe pas de test routier de dépistage de drogue semblable à l’éthylomètre utilisé pour dépister l’alcool, les agents de police disposent d’outils pour identifier les conducteurs qui conduisent sous l’emprise de drogues. Les tests normalisés de sobriété et les évaluations de reconnaissance de drogues permettent aux agents de police de déterminer si une personne conduit sous l’emprise de drogues selon son comportement et sa capacité d’accomplir certaines tâches. Finalement, une personne qui conduit avec les facultés affaiblies par la drogue s’expose au même genre d’accusations et de sanctions criminelles que celles qui sont prévues pour la conduite en état d’ébriété.

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